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Blog en mémoire de mon grand-père requis du travail forcé en Allemagne nazie de mars 1943 à mai 1945

Beaune, Monde-Ronde, Rochetain, Savigny, Seurre… : les lieux inoubliables de l’exilé

Dernière mise à jour : 25 oct.

« Jamais je n’ai mieux aimé ma maison que dans le Sahara », écrit Antoine de Saint-Exupéry dans Lettre à un otage. Ainsi, mon grand-père ne semble-t-il avoir mieux aimé les lieux familiers de sa vie beaunoise que lorsqu’il était en exil, loin de chez lui.


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Saint-Exupéry a composé Lettre à un otage alors qu’il était en exil à New York, un peu avant que mon grand-père ne soit lui-même exilé en Allemagne. Cette lettre s’adressait à un ami resté en France, caché dans le Jura. Saint-Exupéry mourut à 44 ans au même âge que mon grand-père. Pilote d’avion dans l’Armée de l’air, il disparut en vol, au large de Marseille. La cause exacte de la disparition reste mystérieuse (attaque d’un autre avion, avarie, suicide…).

 

Le destin de Saint-Exupéry et celui de mon grand-père sont incomparables. Pourtant, ils présentent quelques correspondances : âge du décès, mystère sur les causes, les avions, la guerre, l’exil, la lettre... Surtout, ce rapprochement avec cette citation tirée de Lettre à un otage me permet d’illustrer la situation de l’exilé, loin de son environnement familier, loin de chez lui, loin de sa "maison" mais qui la garde à l’esprit sans cesse et vit son présent au filtre des souvenirs des lieux aimés et absents. Ici et ailleurs en même temps.

 

Ainsi Jean évoque-t-il Beaune : « Nous avons fait un petit dîner avec Robert et deux copains de Dijon, dont un était boucher aussi. (…) Cela nous a rappelé notre bonne vie que nous avions à Beaune. » (1er juillet 1943)

 

La montagne de Beaune au-dessus des vignobles, avec ses massifs forestiers de Mondes-Rondes et Rochetin, là où ses parents avaient une petite maisonnette : « Il y a de beaux sapins mais pour nous ils ne valent pas ceux de Rochetain ou de Mont-Ronde. Je tâche de passer un peu mon temps comme je peux le mieux que possible. Malheureusement il n’y a pas de muguet, ni violettes, c’est dommage. » (28 avril 1943)

 

Savigny-lès-Beaune, une commune à côté de Beaune : « Ma petite maman chérie, j’espère que tu as reçu ma carte pour ta fête. Aujourd’hui, dire que c’est à Savigny la fête. » (8 août 1943)

 

Ou encore Seurre qui est situé à quelques kilomètres de Beaune, dans la plaine, en bord de Saône, là il allait se baigner en famille ou avec des amis : « Je ne peux même pas aller me baigner à la rivière car l’eau est encore bien froide. Cela ne vaut pas, et de loin, la plage de Seurre. » (14 juin 1943)

A Seurre en juin 1942, avant le STO : Jean est debout, le 3e en partant de la droite. Des mentions au verso de la photo permettent notamment d'identifier : Roger M. (debout, 1er en partant de la gauche), Simone, la soeur de Jean (debout, 2e en partant de la gauche) et le cousin de Jean, Georges (accroupi, 2e en partant de la gauche) (Archives de Pierre Demougeot que je remercie)
A Seurre en juin 1942, avant le STO : Jean est debout, le 3e en partant de la droite. Des mentions au verso de la photo permettent notamment d'identifier : Roger M. (debout, 1er en partant de la gauche), Simone, la soeur de Jean (debout, 2e en partant de la gauche) et le cousin de Jean, Georges (accroupi, 2e en partant de la gauche) (Archives de Pierre Demougeot que je remercie)
Jean sur les bords de la Saône (photo non datée mais sans doute de la même période, avant le STO) (archives familiales)
Jean sur les bords de la Saône (photo non datée mais sans doute de la même période, avant le STO) (archives familiales)

 
 
 

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