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Blog en mémoire de mon grand-père requis du travail forcé en Allemagne nazie de mars 1943 à mai 1945

Le cousin Georges affecté chez le maire de Beaune au titre du STO

Dernière mise à jour : 24 juil. 2024

Dans une lettre à ses parents datée du 17 septembre 1943, faisant écho à une nouvelle qu’il a reçue d’eux, mon grand-père écrit : « Je vois que Geo a eu la chance de rester ». Geo, c’est Georges, son cousin, né en 1921, étudiant vétérinaire, qui parvient à éviter le départ pour l'Allemagne. Par quels moyens ? J’ai pu le découvrir grâce aux informations que m’a données mon cousin Pierre, le fils de « Geo ».

Georges, le cousin de mon grand-père (photo non datée mais sans doute des années 40. Source : fonds Stévignon, Archives municipales de Beaune)

Georges est le fils aîné de Victor, frère d’Émile, le père de mon grand-père Jean. Georges et Jean sont tous deux petits-fils de Léon-Hippolyte, meunier exploitant de moulins en Bresse au destin funeste. Alors que son père Victor est boucher chevalin et éleveur à Beaune, Georges grandit principalement dans la Bresse, à Pierre, chez sa grand-mère, remariée avec un huissier de justice. Après son baccalauréat, il s’engage dans des études vétérinaires à l’École de Maisons-Alfort. Il y est étudiant quand se mettent en place les mesures de réquisitions de travailleurs pour l’Allemagne.


Contrairement aux étudiants en médecine, pharmacie et dentaire qui sont exemptés, les étudiants vétérinaires sont dans un premier temps mobilisables. Mais la direction de l’École vétérinaire, en lien avec le ministre de l’agriculture, parvient à obtenir des sursis. Ces mesures sont prises « conformément à l’idéal pétainiste ″Travail, Famille, Patrie″ qui prône le retour à la terre, et pour maintenir et améliorer l’agriculture française qui nourrit le Reich »[1].

 

La direction de l’École réussit même le tour de force d’obtenir une mesure exceptionnelle permettant aux étudiants vétérinaires des classes 39, 40, 41 et 42 d’être affectés au titre du STO en qualité d’aide chez un vétérinaire praticien[11]. Cette mesure est accordée le 13 décembre 1943.


Recensé dans le département de la Seine étant alors étudiant à l’École vétérinaire de Maisons-Alfort,  Georges sera ainsi placé à Beaune chez un praticien officiellement le 3 mars 1944, grâce sans doute à l’intervention de son père Victor. Ce sera auprès de Roger Duchet, vétérinaire, plus connu comme maire de Beaune, ancien ministre et fondateur du Centre national des indépendants et paysans.

Fiche de recensement de Georges, cousin de mon grand-père, affecté auprès du maire de Beaune, vétérinaire (Source : Archives départementales de la Côte-d'Or)

C’est peut-être en étant informé d’un sursis dont bénéficiait son cousin Georges ou bien en apprenant l'affectation de son cousin alors en projet sans être officielle que mon grand-père écrit en septembre 1943 les mots de la lettre déjà citée.


Par la suite, Georges fera partie d’un réseau de résistants et s’engagera dans la 1ère Division française libre (DFL).

 





[1] Angélique ENTE, La vie à l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort pendant la seconde Guerre mondiale, thèse de doctorat vétérinaire, 2009, pp. 122-129 soit à des services d’inspection des denrées alimentaires d’origine animale (abattoirs), soit à des Directions Départementales des Services Vétérinaires et au Ravitaillement, soit en qualité de préparateurs dans les laboratoires des Écoles Vétérinaires

[11] Cette mesure valait également en cas d'affectation soit à des services d’inspection des denrées alimentaires d’origine animale (abattoirs), soit à des Directions Départementales des Services Vétérinaires et au Ravitaillement, soit en qualité de préparateurs dans les laboratoires des Écoles Vétérinaires.


1 Comment


pierrefelicien.demougeot
Nov 09, 2024

je ne crois pas que mon père Georges ait jamais rien du à son père Léon Victor en effet, s'il a pu faire les études qu'il a faites c'est grâce à son "grand père" Félicien Grappin, second mari de sa grand-mère Stéphanie Cornier veuve de Léon Hippolyte Demougeot, Félicien l'a élevé pendant 10 ans, après avoir passé avec succès son certificat d'études primaires à Pierre de Bresse, Félicien a imposé qu'il entre en 6ème au collège à Beaune et pour ce faire il a payé ses études, jusques à l'Université, décédé en 1940 Félicien laissa à son "petit fils" et certainement "fils de remplacement" sa maison de Pierre de Bresse ... mon père intégra donc l'ENVA puis à la suite…

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